«Le sud à vos risques»: un reportage de J.E écorche la République dominicaine

Dans son édition du 27 janvier, l’émission J.E du réseau TVA est revenue sur cette affaire d’un équipage canadien retenu pendant 8 mois en République dominicaine en 2022, après la découverte de produits de contrebande à bord de leur aéronef.

Le reportage écorche durement l’image de la populaire destination, décrite comme « l'un des pays les plus corrompus de la planète ».

Rappel des faits

« Pour plusieurs d'entre nous la République dominicaine, c'est les vacances. Mais pour les employés d'une compagnie d'aviation de Toronto, c'est une prison », mentionne d’entrée de jeu l’animateur de J.E, Félix Séguin.

Rappelons les faits. Le 5 avril 2022, le commandant de bord et quatre membres de l’équipage de Pivot Airlines effectuaient les vérifications préliminaires de leur CRJ-100, qui devait amener leurs sept passagers à l’aéroport de Toronto.

Ce faisant, ils découvrent huit sacs de sports dans la soute de son appareil (on apprendra que ceux-ci contenaient plus de 200 kg de cocaïne). Ils alertent aussitôt les autorités locales et la GRC, comme il se doit.

« Mais plutôt que d'arrêter les vrais coupables, c'est tout l'équipage qu'on a jeté en prison », indique l’animateur.

Les membres de l’équipage sont ensuite libérés – pour être assignés à résidence (après s’être fait confisquer leurs passeports). Finalement, ils ne pourront rentrer au Canada que huit mois plus tard, et ce, sans jamais avoir subi de procès.

Le reportage présente des vidéos de caméra de surveillance semblant clairement disculper l’équipage de Pivot…

« Ça peut arriver à n'importe qui »

« Si ça nous est arrivé à nous, l'équipage d'une compagnie aérienne internationale, ça peut arriver à n'importe qui », déclare à la caméra de J.E le commandant de bord de Pivot, Robert Di Venanzo.

Il ajoute :

« Je vous conseille de bien vous informer sur l'endroit où vous décidez d'aller dépenser votre budget de vacances… »

Du charme et de la corruption

S’adressant aux téléspectateurs, l’animateur de J.E pose alors la question :

« Est-ce qu'il faut craindre les aéroports de ce pays des Antilles, en particulier celui de Punta Cana, si prisé par de nombreux Québécois ? »

Il amorce une réponse – « Sans dire qu'il faut l'éviter à tout prix, vous allez voir, il faut faire bien attention… » –, avant de donner la parole à des pilotes québécois préoccupés par la mésaventure de Pivot Airlines.

Si le reportage convient que « la République dominicaine a bien sûr ses charmes », il souligne aussi avec emphase que « c'est un pays qui a problème de corruption ».

« Il arrive au 128e rang sur 180 pays. Près d'un dominicain sur 4 a dû payer un pot-de-vin à un fonctionnaire au cours de la dernière année », mentionne-t-on.

« Ça fait très mal paraître mon pays »

Des passagers sont aussi victimes de la corruption, enchaîne le reportage, en relatant un récent scandale qui a qui beaucoup fait réagir les Dominicains.

Julia Benoit, une femme qui se rendait en Belgique pour soigner un cancer, a été accusée de vouloir transporter une cinquantaine de kilos de cocaïne. Toutefois, là encore, une vidéo incriminante pour des employés de l’aéroport a été découverte (et est devenue virale sur les médias sociaux).

« On réalise qu'il y a une structure qui opère dans cet aéroport. Elle introduit de la drogue à l'intérieur d'avions et de bagages sans que personne ne soit au courant. Ça fait très mal paraître mon pays et ça fait en sorte que ça devient risqué de transiter par cet aéroport », réagit à la caméra de J.E le journaliste et sociologue dominicain Lisandro Torres.

« Est-ce qu’une telle chose pourrait se reproduire ? », lui demande-t-on.

« Évidemment, personne n'est à l'abri de vivre une chose pareille. Ce que vos pilotes ont vécu. Ça pourrait arriver à n'importe qui, et c'est très, très regrettable », répond-il.

Populaire malgré tout...

Le reportage fait ensuite état de l’opinion de la CIA, selon laquelle la République dominicaine serait « un lieu de transbordement important pour la cocaïne ». Il mentionne que les Hells Angels québécois seraient impliqués dans le trafic. Il indique que les autorités procéderaient à des « arrestations improvisées » pour donner l’impression qu’elles s’attaquent au problème…

Le reportage souligne que tout cela n’empêche pas la République dominicaine d’être une destination très populaire auprès des touristes – et Punta Cana d’être la destination dominicaine la plus populaire auprès des Canadiens.

« Il semble donc que la somme des avantages à profiter du soleil surpasse, et de loin, la somme des inconvénients de voyager dans un pays où la corruption n’a fait qu’augmenter au cours des 20 dernières années », conclut J.E.

Épilogue

En épilogue, l’animateur Félix Séguin revient sur le cas de Pivot Airlines. Il appert que si les membres de l’équipage semblent effectivement avoir été des victimes innocentes dans cette affaire, ce ne serait pas le cas de tous les passagers. En effet, quatre d’entre eux ont été accusés au Canada pour plusieurs affaires de possession et de trafic de drogue, selon CTV.

Pour visionner le reportage de J.E, cliquer ici.

LIRE PLUS – L’ALPA presse Ottawa de rapatrier l’équipage canadien détenu depuis 7 mois en Repdom 

LIRE PLUS – Les syndicats en campagne pour le retour immédiat de l’équipage canadien retenu en Répdom 

LIRE PLUS – Équipage canadien retenu en Repdom: «inacceptable!» proteste le SCFP 

Pour toute l’actualité du voyage : abonnez-vous à PAX. Suivez-nous sur Facebook, LinkedIn et Twitter.