
Tous les conseillers vivent de bons et de mauvais jours. De temps en temps survient toutefois une vente qui se distingue vraiment des autres et qui nous rend particulièrement heureux ou fiers. PAX a demandé à quelques conseillers de raconter le meilleur coup de leur carrière.
Philippe Larose Desmarais (Aéroport Voyage, Montréal)
Ce n’est pas facile d’identifier LE meilleur coup. Parmi les voyages sortant de l’ordinaire dont je suis fier, je pourrais parler des tournées européennes de troupes de danse ou de cirque. De beaux défis de logistique ! J’ai aussi déjà vendu des voyages de type « bucket list ». Par exemple, une croisière de 30 jours de Regent, à 90 000 $...
Je crois que la plus grosse vente que j’ai jamais faite était un mariage à Hawaï, au Fairmont. Un voyage de 200 000 $ auquel participaient 20 personnes. La logistique était complexe, notamment parce que certains participants partaient du Canada, d’autres des États-Unis.
Cela dit, les voyages les plus rentables ne sont pas toujours les plus complexes. Organiser un tour du Costa Rica sac au dos peut demander pas mal plus de travail que de vendre un forfait croisière avec une compagnie de luxe !
Par ailleurs, ce n’est pas parce qu’un client est bien nanti qu’il sera nécessairement plus exigeant. En fait, des clients très peu payants peuvent parfois s’avérer très exigeants ! C’est une question de personnalité. Avec l’expérience, on finit par sizer les clients…
Par contre, j’avoue que, même si nous sommes méticuleux avec tous nos clients, nous le serons encore plus avec un client disposé à claquer 100 000 $ pour un voyage ! Il n’y a aucune marge d’erreur avec de tels clients, car on veut qu’ils reviennent !
Marilena Chiappini (Club Voyages Orford, Sherbrooke)
Il y a une quinzaine d’années, j’ai vendu une croisière de trois mois à un homme voyageant seul. C’était un client de longue date. Il avait pris six mois de congé sabbatique afin d’écrire un livre.
Au départ, il avait envisagé la location d’une villa dans le sud de la France. Même s’il n’avait jamais démontré d’intérêt pour les croisières, j’ai réussi à lui vendre l’idée d’une croisière autour du monde. Finalement, mon client est parti de l’Asie et a navigué jusqu’à Londres, à bord d’un navire de Crystal Cruises. Dans une cabine avec balcon, il va sans dire !
Ç’a quand même représenté beaucoup de travail. La préparation s’est échelonnée sur une période de huit mois et le dossier a atteint plus de 100 000 $. Quand j’ai appelé la compagnie de crédit pour faire autoriser la transaction, il a fallu que je m’obstine beaucoup avec la préposée, puis avec son superviseur, pour les convaincre que tout était légitime !
Mais le client a beaucoup aimé son expérience. Il m’a envoyé plusieurs cartes postales tout au long de sa croisière. Il m’a même dit que c’était le plus beau voyage de sa vie ! Je l’ai conservé longtemps comme client, jusqu’à ce qu’il déménage dans une autre ville. Par contre, je n’ai jamais su s’il avait écrit son livre !
Stéfany Benoit-Grenier (Voyages Isana, Sainte-Thérèse)
Je suis toute nouvelle dans le métier. Je ne travaille comme conseillère externe que depuis mars dernier. Toutefois, parmi mes clients réguliers, j’ai la chance de compter quelqu’un qui voyage beaucoup et dont les standards sont très, très élevés.
Cette personne m’a demandé de lui organiser le voyage de sa vie : un safari de luxe en Tanzanie pour cinq personnes. Mon client souhaite être dépaysé, sans rien sacrifier de son confort. Avec les vols en classe Affaires pour toute la famille, le dossier dépasse les 100 000 $. Le voyage est prévu en août 2020.
N’étant jamais allée moi-même en Tanzanie, j’ai travaillé d’arrache-pied pendant plus de deux mois pour orchestrer un voyage à la hauteur des attentes de mon client. Comme je le connais depuis longtemps, je sais qu’il s’attend à ce que tout soit parfait, à toutes les étapes et à tous les niveaux.
De tous mes clients, celui-là est certainement le plus exigeant. Mais ça ne m’empêche pas de m’en souhaiter d’autres comme lui !
Julie Desjardins (Voyage Essence-Ciel, Blainville)
Une fois, j’ai vendu une croisière de deux mois à bord d’un navire de Princess. Âgés de plus de 80 ans, les clients formaient un couple amoureux, mais un peu particulier. Par exemple, ils ne vivaient pas ensemble, mais dans deux condos en face l’un de l’autre, déjeunant chez l’un, soupant chez l’autre...
Pour eux, les vacances annuelles étaient de joyeuses retrouvailles. Le seul moment de l’année où ils vivaient véritablement ensemble ! Comme ils avaient fait plusieurs autres croisières auparavant, l’itinéraire n’était pas leur priorité. C’est clair qu’ils ne prévoyaient pas descendre à toutes les escales.
C’étaient de beaux clients : des retraités sereins, avec une belle expérience de vie, capable d’apprécier des petits plaisirs qui échappent aux plus jeunes. Malheureusement, je les ai perdus de vue après que l’agence pour laquelle je travaillais ait fait faillite. J’aurais tout fait pour les garder !