VOX POP : Le nouveau coronavirus vous inquiète-t-il ?


VOX POP : Le nouveau coronavirus vous inquiète-t-il ?

Même si le nouveau coronavirus a été identifié l’an dernier (son nom officiel est d’ailleurs nCoV-2019), ce n’est que depuis le 20 janvier qu’il fait la manchette. Beaucoup ! Chaque jour qui passe amène une avalanche de nouvelles plus ou moins inquiétantes. PAX a voulu évaluer le niveau de stress de quelques acteurs de l’industrie.

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André Desmarais (Aéroport Voyage, Verdun)

La situation est clairement mauvaise pour la Chine. Nous avons d'ailleurs dû annuler plusieurs dossiers de croisières en Chine. La clientèle qui doit partir pour d'autres pays en Asie est également nerveuse. Les gens ne veulent prendre aucun risque. La situation n'est pas propice à de belles vacances détendues...

Mais il faut aussi relativiser. J’entendais un expert dire qu’il trouvait que les médias ont monté la situation en épingle, alors que beaucoup, beaucoup plus de gens meurent de la grippe ordinaire que des suites du nouveau coronavirus. Le taux de mortalité est relativement faible et, apparemment, ceux qui meurent avaient déjà des problèmes respiratoires ou étaient très âgés.

Nous suivons les développements au jour le jour. Le fait que tant de précautions soient prises à tous les niveaux pour prévenir la propagation de l’épidémie devrait nous rassurer, pas nous inquiéter. Pour l’instant, on ne peut qu’espérer que ça ne prenne pas d’ampleur.

Je me rassure en me disant qu'en 2002-2003, le SRAS n’avait finalement eu qu’un impact modéré sur notre chiffre d’affaires. Rien à voir avec les effets d’événements comme le 11 septembre 2001, par exemple !


Annick Comtois (Voyages Aqua Terra, Lévis)

Je ne suis pas inquiète. C’est sûr que je n’enverrais personne en Chine maintenant. De toute façon, il n’y a pas de demande. Mais ce n’est pas quelque chose qui m’empêcherait de vendre des voyages dans d’autres pays. Y compris dans des pays asiatiques comme le Japon ou la Thaïlande où doivent partir certains de mes clients.

Il faut prendre soin de bien s’informer. À l’heure actuelle, l’alerte du gouvernement ne concerne qu’un seul pays : la Chine. Nous avons reçu quelques appels de clients, mais il faut faire la part des choses : le risque est faible, somme toute, et d’importantes mesures sont en place.

Je pense que la couverture des médias est un peu exagérée. Il faut en prendre et en laisser; il ne faut pas prendre la situation à la légère, mais il ne faut pas paniquer non plus. Nous suivons la situation de près.


Nathalie Bélanger (La Grande Hermine, Candiac)

À l’agence, nous sommes attentifs à tout ce qui se passe entourant ça, mais ça ne nous inquiète pas vraiment, dans l’immédiat. Je comprends que ça puisse préoccuper les gens qui prévoyaient voyager en Chine, mais il faut quand même bien mettre les choses en contexte.

Dimanche soir, à l’émission Tout le monde en parle, un microbiologiste expliquait que oui, ce virus peut être dangereux, mais surtout pour les personnes déjà vulnérables, âgées ou malades, beaucoup moins pour le reste des gens.

Parce qu’on en parle beaucoup, il y a comme un sentiment de panique actuellement. Mais je crois qu’avec le temps, au fur et à mesure qu’on en connaîtra plus sur la situation, ce sentiment de panique va s’estomper.


Joane Tétreault (Skylink Voyages)

Ce genre de chose ne peut que nous inquiéter comme être humain. En tant que membre de l’industrie du voyage, on peut appréhender que ça affecte la mobilité des gens et la demande.

Pour l’instant, c’est essentiellement les voyages en Chine qui sont concernés. Pour le reste, on ne sait pas comment ça va évoluer. Peut-être que ça va mourir dans l’œuf et qu’on en aura été quitte pour une bonne frousse. Mais peut-être aussi que ça va prendre de l’ampleur. C’est difficile à prévoir. On demeure dans l’attente.

Cela dit, je n’ai pas oublié l’épisode du SRAS qui avait provoqué une situation comparable au début des années 2000. Cela avait eu un impact sur nos affaires, mais le ralentissement avait été, somme toute, léger.

Il n’empêche que la situation devrait peut-être inciter certains pays à se questionner sur leurs pratiques sanitaires.

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