Plus informés, mieux informés?


Plus informés, mieux informés?

En janvier dernier, un magazine québécois pionnier en matière d'information reliée au voyage fermait boutique. Ce malheureux événement venait ajouter une victime de plus à la crise des médias actuelle. 

Dommage parce qu'à l'époque des fausses nouvelles, nos professionnels de l'industrie ont plus que jamais besoin d'informations crédibles et vérifiées.

Avec la multiplication des influenceurs et la popularité grandissante du style de vie nomade, il n'est pas surprenant d'être inondé de courtes chroniques truffées d'images qui font rêver... Mais qu'en est-il de la réalité derrière ces nouveaux "professionnels" du voyage ? Qui sont-ils ? Ont-ils été payés - et par qui ? - pour produire et diffuser largement un tel contenu ? Leurs articles ont-ils une simple visée informative ou sont-ils plutôt des publicités maquillées?

L'information non partisane est rare lorsqu'on se retrouve face à des personnalités qui cherchent autant à faire leur propre promotion que celle du produit en question. Dans de tels cas, le nombre de « J'aime » et de partages récoltés est souvent plus important que la fiabilité du propos...

Tout savoir et tout de suite !

À l'ère de la surabondance de l'information, les consommateurs veulent tout savoir rapidement, et ce, en déboursant le moins possible. Les géants du web accaparant désormais la part du lion des revenus publicitaires, les salles de rédaction des médias traditionnels se vident, faute d'avoir pu y injecter l'argent nécessaire. 

Alors que l'information circule plus vite que jamais, la course aux scoops implique malheureusement une rédaction plus rapide et, trop souvent, l'impossibilité de valider les informations comme il se doit. Dans de pareilles circonstances, il apparaît plus facile et naturel pour certains médias d'opter pour des titres controversés ou des articles de surface pour aller chercher des « clics » plutôt que de miser sur des dossiers de fond et d'envergure.

La nouvelle des ennuis de santé graves rencontrés par des touristes en République dominicaine défraie présentement la chronique. En lien avec ces événements qui inspirent la peur, les gens sont tellement intrigués et anxieux qu'ils ont tendance à accorder de l'importance à n'importe quel avis sur le sujet, qu'il soit réconfortant ou alarmiste, et à partager leurs trouvailles sans avoir vérifié les sources ou la véracité des informations.

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Il en résulte alors un jeu de « téléphone arabe » moderne assaisonné de commentaires de pseudo-experts !

Pour tenter de limiter les impacts négatifs de la désinformation, le plus sage reste toujours d'éviter de spéculer ou de relayer des articles sans fondements et d'attendre que des enquêtes approfondies apportent des réponses avérées.

Investir du temps et de l'argent ?

Les médias d'information ne sont pas des brochures touristiques. Sur le long terme, le fait de miser sur la crédibilité du contenu profitera à ceux qui auront pris la noble décision de poursuivre dans cette voie. L'information de qualité a toutefois un prix et, en tant que consommateurs, nous aurons tous des choix à effectuer.

En tant que professionnels du voyage, ce judicieux investissement de temps et d'argent saura nous distinguer et confirmer notre pertinence auprès d'une clientèle critique et avisée. Plus informés, oui. Mieux informés : OUI !

* Cet article ne vise aucun média en particulier, il souhaite plutôt mettre en lumière un phénomène de société de plus en plus observé.

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