Office de la protection des conseillers en voyages : où es-tu ?


Office de la protection des conseillers en voyages : où es-tu ?
© PAX Global Media / Marie-Ève Rompré

Depuis plusieurs années, je pose des questions, je lis, je m’informe du mieux que je peux du passé. Je me demande comment on en est arrivé à ce qu’on est aujourd’hui : ce statut pas-toujours-clair de conseiller en voyages québécois.

Je suis consciente que les lois d'aujourd’hui sont le reflet de problèmes plus grands du passé, qui ont été réglés avec les solutions du moment. Je me dis aussi que les lois, comme tout le reste dans la vie, doivent évoluer ! Car notre domaine en est un des plus évolutifs.... mais nos réglementations, elles, ne le sont pas du tout!

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Quelle protection ?

On entend souvent circuler les mots Ordre, Association, Office…mais êtes-vous en mesure de différencier les missions de ces organisations ?

Un Ordre, ça sert, selon beaucoup de gens, à démasquer les pommes pourries, les fautifs. Par exemple : je suis un gars de la construction qui voit un autre gars de la construction ne respectant pas les règlements sur un chantier et je le dénonce à mon Ordre, car si je demeure silencieux, je m'expose à moi aussi écoper d'amendes et de sanctions.

Est-ce que l'on veut réellement ça dans le voyage ? Ça joue déjà trop du coude, selon moi.

Ce qui nous ramène à l'Office de la protection des consommateurs (OPC). Pourquoi ce dernier agit-il aussi rarement, sachant que le FICAV est plein à craquer ?

C’est cet office qui logiquement devrait régir les droits et obligations des conseillers en voyages, puisqu'ils le font déjà, indirectement, avec l'émission des permis. Eh bien non! L’OPC est un organisme qui défend, réglemente et protège les citoyens contre les conseillers qui connaissent mal leur métier, car ils n'ont eu qu'à compléter un cours en ligne à 49$ et pensent qu'ils peuvent être à la tête d'un empire d'agences. C'est là qu'il faut se rappeler que le FICAV est rempli d'argent... appartenant aux voyageurs.

Et si on utilisait cet argent pour mieux former les professionnels de l'industrie, et par le fait même, les clients avec qui ils transigent ? Ça serait beaucoup trop simple... Ce qui nous ramène au noyau du problème : l'éducation et la formation, qui n'est pas obligatoire même si elle est fortement recommandée.

Surestimée, la formation ?

« Mais Isabelle, être conseiller en voyages, c'est surtout de la vente ! Il faudrait pas capoter avec les études ! »

C'est pourquoi certains dirigeants d'agences embauchent à la pelletée à la manière d'une usine, d'une chaîne de montage, des gens qui manquent cruellement de qualifications et qui n'ont aucune expertise. Pourquoi ? Parce que les gens formés, ça coûte cher en salaire et en commission. Ils choisissent de s'entourer de gens peu qualifiés qu'ils ne paient pas cher sous prétexte que les commissions sont trop basses, que les taxes des fournisseurs augmentent sans cesse, que le frais fixes sont trop élevés. Alouette!

Je pourrais nommer des coupables à l'infini.

Or, c'est nous qui sommes les créateurs de notre malheur. Si l'on voulait réellement que ça change, des actions concrètes auraient été posées. Tout le monde chiale, mais personne n'agit ! Ça envoie le message qu'on est bien dans nos pantoufles, finalement.

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Les problèmes sont là mais trop souvent isolés. Les gens jugent que les associations ne font rien pour nous aider. Mais ces mêmes personnes n’ont jamais pris la peine d’essayer d’entrer en communication avec ces associations pour réellement connaitre leurs missions.

Je suis pas mieux que vous autres, moi non plus je sais plus par où me questionner, comment je peux aider, comment je pourrais participer au changement que j’aimerais…

Si vous trouvez ces réponses, faites moi signe ! D'ici là, bon été à vous tous, chers conseillers en voyages !

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