
«Notre modèle d’affaires nous confère un énorme avantage sur nos concurrents des compagnies «loisirs» traditionnelles», lance Michael Friisdahl, grand patron de Rouge et de Vacances Air Canada. En entrevue à PAXnouvelles, le président du Groupe voyages d’agrément d’Air Canada, parle des nouvelles routes de l’été prochain et expose quelques grands axes du développement de Rouge.
Allez-vous accroître votre présence à Montréal, l’été prochain?
Oui. Nous avons déjà annoncé que nous desservirons Venise, au départ de Montréal, deux fois par semaine. En outre, nous passerons de deux à quatre vols par semaine sur la route Montréal/Athènes. Pour le reste, nous continuerons à assurer trois vols hebdomadaires vers Nice, deux vers Barcelone et six vers Rome. De Toronto, nous volerons vers Dublin. Édimbourg, Manchester, Barcelone, Athènes, Venise et Lisbonne.
Prévoyez-vous, pour cela, étoffer votre flotte?
Nous disposerons de quatre Boeing 767 de plus que l’été dernier. Pendant l’été 2014, nous exploitions huit Boeing 767-300 de 264 sièges. Nous en aurons 12, l’été prochain. Et cet hiver, notre flotte sera composée de 20 Airbus A319 d’une capacité de 142 sièges pour desservir les destinations soleil et quelques villes américaines, parmi lesquelles, naturellement Las Vegas, qui est une de nos destinations les plus importante. Air Canada Rouge assure 38 liaisons hebdomadaires vers Las Vegas, au départ de quatre villes canadiennes, soit Montréal, Toronto, Calgary et Vancouver. Cet hiver, nous utiliserons notamment les B767 pour voler de Toronto à Honolulu et pour desservir les routes jusqu’ici desservie par Air Canada au départ de Vancouver vers Maui et Honolulu. Air Canada nous transfère de plus en plus de routes. L’été prochain, nous volerons de Vancouver à Osaka et nous nous préparons à annoncer que c’est désormais Rouge qui desservira la route Toronto/Lima, à la fréquence de trois vols par semaine.
En fait, on peut dire que vous prenez le relais d’Air Canada pour les vols desservant des destinations secondaires…
Effectivement. Ainsi, nous avons desservi Manchester et Édimbourg, au départ de Toronto, cet été. Ces liaisons n’auraient pas été rentables pour Air Canada. Mais elles le sont pour une compagnie aérienne conçue sur le modèle de Rouge. C’est la même chose pour Nice, que nous avons relié à Montréal et cela le sera pour Venise, que nous desservirons tous les jours, l’été prochain, soit cinq fois par semaine depuis Toronto et deux fois, depuis Montréal.
En fait, Air Canada applique ici un modèle préconisé maintenant par plusieurs compagnies européennes : celui du grand transporteur régulier qui dessert les destinations principales en ciblant tous les créneaux de clientèles et celui d’une compagnie à bas tarifs qui dessert les routes moins lucratives, en ciblant essentiellement le marché touristique et le créneau «ethnique»…
On peut dire ça. Rouge est un modèle qui permet de desservir ces destinations que vous qualifiez de «secondaires» sur une base saisonnière. Les routes vers Nice, Venise ou Manchester, par exemple, n’offrent aucune perspective de rentabilité pendant l’hiver. Rouge permet à Air Canada de se concentrer sur les routes exploitables à l’année longue, ce qui est essentiel pour la clientèle d’affaires, avec un réseau de correspondances vers un grand nombre de destinations secondaires. Ce qui ne signifie pas que Rouge ne s’intéresse pas à la clientèle d’affaires. Au contraire! Nos clients bénéficient des mêmes avantages que ceux d’Air Canada : les privilèges associés au programme de fidélité Aeroplan, l’accès aux salons et l’accès aux réseaux de correspondances de nos partenaires, soit Lufthansa en Europe, et United Airlines, aux États-Unis. Ce qui nous confère un énorme avantage sur nos concurrents des compagnies «loisirs» actives sur les routes transatlantiques et transfrontières.
Justement, parlant de concurrents, WestJet va se doter également de Boeing 767 et tout indique qu’ils seront redéployés vers l’Europe, en été. Cela commencera à faire beaucoup de compagnies «loisir» sur les routes transatlantiques : Transat, Rouge, WestJet, sans compter les compagnies à bas prix européennes…
Je ne peux pas commenter les stratégies de WestJet.
La création de Rouge avec une flotte spécifiquement dédiée à la desserte de destinations «vacances» s’est-elle traduite par une croissance pour Vacances Air Canada?
Une croissance significative. Ne me demandez pas de chiffres, mais depuis deux ans, le volume de ventes de Vacances Air Canada a augmenté dans des proportions remarquables.