Coup dur pour le tourisme spatial


Coup dur pour le tourisme spatial

Le SpaceShip Two, appareil destiné à effectuer des vols touristiques suborbitaux pour la firme Virgin Galactic, s’est écrasé vendredi dans le désert de Mojave, en Californie, tuant son pilote et blessant grièvement le copilote. L’aéronef, qui a éprouvé des difficultés techniques au cours d’un vol test, avait été conçu pour emmener six passagers éprouver la sensation d’apesanteur à une centaine de kilomètres d’altitude, dans le cadre de vols d’une heure commercialisés au tarif d’environ 200 000 $.

La firme Virgin Galactic est la propriété du milliardaire britannique Richard Branson, qui prévoyait exploiter des vols suborbitaux dès l’année prochaine.

Une douzaine de firme s’emploient actuellement à mettre au point des appareils capables d’effectuer des vols suborbitaux. La majorité sont américaines (Xcor Aerospace, Bigelow Aerospace, da Vinci Project…), mais les Européens sont également dans la course avec EADS ASTRIUM filiale d’Airbus, et les Chinois mettent un appareil au point dans le plus grand secret. Les vols suborbitaux seront la version «économique» des vols spatiaux. Ainsi, le président du Cirque du Soleil, Guy Laliberté, a déboursé 25 millions $ pour séjourner huit jours dans la station spatiale internationale qui gravite autour de la terre à 400 kilomètres d’altitude, Pour la rejoindre, il a emprunté une navette spatiale qui se déplace à la vitesse de 28 000 kilomètres/heure.

Les vols suborbitaux durent environ une heure dans des appareils qui se déplacent à des vitesses moyennes de 4000 km/h et grimpent à des altitudes comprises entre 75 et 100 kilomètres. Leurs passagers n’éprouvent l’état d’apesanteur que pendant quelques minutes – entre cinq et 10. Mais ils peuvent admirer la courbure de la terre et voir le ciel noir en plein jour, c’est-à-dire l’espace qui n’est pas teinté de bleu par l’atmosphère terrestre. Les coûts varient de 95 000 $ à 200 000 $, selon les compagnies, la durée du vol et l’altitude atteinte.

Voici quatre ans, on prédisait que le marché du tourisme spatial génèrerait des revenus de 1 milliards $ US en 2015  et on parlait d’un potentiel de 15 000 clients pour 2020. Mais depuis, les diverses sociétés qui tentent de mettre au point des appareils suborbitaux accumulent les retards. Virgin Galactic semblait en avance, mais l’écrasement, vendredi, de son SpaceShip Two , risque de retarder encore la commercialisation de ce nouveau type de voyages touristiques. Au Québec, deux ou trois agences de voyages commercialisent des vols suborbitaux, dont Uniktour, propriété de Philippe Bergeron qui a réservé sa place sur le Lynx, appareil conçu par Xcore Aerospace.

 

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