On en parlait il y a un an : «Faut-il craindre un retour du SRAS ?»
- Autre
- 20-01-2021 0:14
- Serge Abel-Normandin

Triste anniversaire : il y a précisément un an, aujourd’hui, PAX Nouvelles parlait pour la première fois de la COVID-19… qui ne portait pas encore ce nom.
Notre article intitulé « Faut-il craindre un retour du SRAS ? » n’avait été lu que par quelques centaines de lecteurs. À ce moment, il faut l’admettre, personne ne pouvait prédire à quel point l’impact du nouveau coronavirus serait pire que le SRAS… qui avait pourtant mis l’industrie du tourisme sur les dents en 2003.
« L’épidémie de SRAS avait provoqué une véritable psychose : dans plusieurs pays d’Asie, les gens ne se déplaçaient plus sans masques respiratoires… Or, voilà qu’un nouveau coronavirus de la même famille commence à se répandre depuis la Chine », indiquait notre article du 20 janvier 2020.
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À ce stade, le coronavirus était encore loin de faire la manchette. L’Organisation mondiale de la Santé ne préconisait pas de restrictions des voyages, ni la mise en place de procédures de dépistage pour les pays concernés.
L’Agence de la santé publique du Canada ? Elle disait « surveiller activement la situation », mais semblait croire que le virus ne se propageait pas facilement. Elle jugeait même « le risque faible » pour les Canadiens visitant Wuhan, là où les premiers cas avaient été signalés !
Bref, l’ASPC se contentait de recommander aux voyageurs de se laver les mains et de tousser dans leur coude !
« L’inquiétude commence à gagner les voyagistes »
Quelques jours plus tard (le 24 janvier), PAX titrait « L’inquiétude commence à gagner les voyagistes ». Mais aux yeux de la plupart des membres de l’industrie, le nouveau coronavirus était encore trop distant pour être vraiment préoccupant.
« Je pense que la couverture des médias est un peu exagérée. Il faut en prendre et en laisser », commentait une lectrice dans un vox pop diffusé le 30 janvier. « Je comprends que ça puisse préoccuper les gens qui prévoyaient voyager en Chine, mais pour les autres pays, il ne faut pas paniquer », déclarait une autre.
« Beaucoup plus de gens meurent de la grippe ordinaire que des suites du nouveau coronavirus », s’encourageait un lecteur. « Peut-être que ça va mourir dans l’œuf et qu’on en aura été quitte pour une bonne frousse ? » espérait un autre.
Place aux mauvaises nouvelles !
Malheureusement, c’est plutôt le contraire qui s’est produit. Les mauvaises nouvelles ont commencé à s’accumuler. Tout d’un coup, il ne s’agissait plus de la lointaine Chine où de l’Iran peu fréquenté : on parlait de destinations adorées des voyageurs canadiens.
« Ciel, le coronavirus a atteint la République dominicaine ! Ciel, on rapporte un premier cas au Mexique! Ciel, le Louvre doit fermer! Ciel, on ne peut plus voyager dans le nord de l’Italie! Ciel, l’Italie tout entière est en quarantaine !!! Quoi, Sophie Trudeau ? »
À mesure que le nouveau coronavirus – désormais baptisé COVID-19 – continuait de se répandre, de plus en plus de transporteurs restreignaient leurs services au rapatriement des Canadiens; de plus en plus de navires de croisières étaient bloqués (à tort ou à raison); de plus en plus de frontières se refermaient... Et on « suggérait » aux voyageurs de retour au pays de s’isoler pendant 14 jours.
Rendu là, plus personne dans l’industrie ne prenait la COVID-19 à la légère...
Pourtant, l’OMS n’avait même pas encore reconnu la COVID comme une pandémie (ça n’allait arriver que le 11 mars); le gouvernement du Canada ne demandait pas encore d’éviter les voyages non essentiels (le 13 mars), les frontières canadiennes n’étaient pas fermées aux étrangers (le 16 mars)… Et le débat sur les crédits-voyages n’était pas commencé (le 18 mars)…
Résilience...
Un an après la première mention du nouveau coronavirus dans PAX, on a l’impression qu’on n’a parlé que de la COVID-19, encore et encore... Et encore aujourd’hui !
Mais au fil des jours, des semaines, des mois, on a aussi beaucoup vanté – avec raison – la résilience des agents de voyages. Voilà un atout précieux, qu’il faut continuer de cultiver, alors que la lumière commence à poindre, faiblement, au bout du long tunnel.
*Cet article dérive d’un texte publié en mai 2020 dans PAX Magazine à l’occasion des 100 jours de la COVID-19.