Cuba via les États-Unis : attention Danger!


Cuba via les États-Unis : attention Danger!

Depuis que l’administration Obama a assoupli les dispositions régissant les voyages des Américains vers Cuba, les agents de voyages canadiens ont commencé à réserver des vols vers La Havane ou d’autres destinations de l’île sur des transporteurs américains.

Or les douaniers US appliquent aux ressortissants canadiens qui transitent par les États-Unis les mêmes règles qu’aux citoyens américains. Ce qui signifie que les touristes n’ont toujours pas le droit de s’envoler vers Cuba au départ du pays de l’oncle Donald.

« Nous avons eu hier le cas de clients qui voyageaient sur Delta et qui ont failli se faire refouler à Atlanta », rapporte Joane Tétreault, présidente de Skylink. « Les employés de Delta sur place ont réussi à arranger la chose, mais ils nous ont avisé qu’un problème était survenu. Les agents de voyages seraient donc bien avisés de tenir compte de cette situation. »

Rencontre__DSC5474_CMYK_244dpi.jpg Joane Tétreault, présidente de Skylink

On se souviendra que le blocus est toujours en vigueur et que, malgré les allègements apportés par l’administration Obama, les autorités américaines conditionnent encore le droit de voyager vers Cuba à 12 clauses dont l’application est surveillée par l’OFAC (Office of Foreign Assets Control), une division du Département du Trésor. Les ressortissants US (et par extension, les étrangers qui transitent par le territoire américain) doivent avoir une raison à caractère familial, humanitaire, éducatif, commercial, professionnel ou médical pour s’envoler vers la grande île. Ce sont :

  1. Les visites familiales (aller visiter des membres de sa famille dans l’île)

  2. Les visites officielles de fonctionnaires ou de politiciens de gouvernement étrangers

  3. Une activité journalistique

  4. Une activité professionnelle (réunion d’affaire ou professionnelle, activité de recherche scientifique)

  5. Une activité à caractère éducatif, ce qui peut inclure les échanges étudiants

  6. Une activité à caractère religieux

  7. Des raisons d’ordre médical, des compétitions athlétiques ou sportives…

  8. Le soutien à la population cubaine dans le cadre de missions encadrées par des organisations non gouvernementale faisant la promotion de la démocratie, par exemple, ou la défense des droits de l’homme.

  9. Une activité à caractère humanitaire ou «solidaire».

  10. Une activité menée pour le compte de fondations privées, d’universités ou d’autres institutions d’enseignement.

  11. Une activité commerciale (import/export, échanges de données…)

  12. Un voyage relié à certaines exportations (rappelons que, dans les limites du blocus encore en vigueur, les exportations vers Cuba sont toujours interdites, mais il y a des dizaines d’exceptions).

Les touristes, qu’ils soient américains ou étrangers, n’ont toujours pas le droit de prendre un avion vers une destination cubaine au départ des États-Unis.

Les ressortissants US qui sont de plus en plus nombreux à visiter l’île trouvent de faux prétextes. On se souviendra que la filiale de Carnival, Fathom, qui fut la première compagnie de croisière à faire escale à la Havane enrobait ses forfaits d’un manteau « solidaire ».

Le transporteur DELTA publie un document informatif destiné aux agents de voyages à cet égard. On le trouvera à l’adresse : https://pro.delta.com/content/agency/us/en/agent-resources/general-information/delta-scheduled-service-to-cuba--faqs-.html . Chez Skylink, Joane Tétreault craint une multiplication des cas problématiques.

« Jusqu’à présent, nous n’avons eu que celui, tout récent, que nous a signalé Delta, mais il se peut qu’il y en ait eu d’autres », dit-elle. «60% de nos réservations sont enregistrées directement sur notre site Web par les agents de voyages et nous ne pouvons donc pas aviser ces derniers que leurs clients risquent d’avoir des problèmes. Il faut que les agents de voyages soient bien conscients des restrictions.»

Indicateur