VOX POP : avez-vous des milléniaux parmi vos clients ?
- Opinions
- 15-03-2019 9:32
- Serge Abel-Normandin

Les sources ne s’entendent pas sur leurs années de naissance, mais on sait qu’ils étaient jeunes au tournant du millénaire. Pour cette raison, on les appelle les milléniaux (on entend parfois aussi millenials et même millénariaux). Parce qu’ils suivent la génération X, d’autres les désignent comme les Y. Peu importe comment on les appelle, ce sont vos plus jeunes clients et certains diront qu’ils représentent l’avenir de votre clientèle. En comptez-vous plusieurs parmi vos clients ?
Marie Sénécal (Voyage Vasco des Eskers, Rouyn-Noranda)
J’en compte quelques-uns parmi mes clients. Pas beaucoup. Et je ne suis pas sûr de vraiment souhaiter en avoir plus, car je ne comprends pas toujours bien leur mentalité.
Un de mes clients milléniaux est vraiment un bon client, fidèle. Pour tout vous dire : il m’a même référée à ses parents – qui sont ensuite allés réserver en ligne ! Mais ce client millénial me paraît être l’exception plus que la règle. En général, les milléniaux ne sont pas fidèles : ils s’informent, puis on n’entend plus parler d’eux !
À mon âge et à l’étape où j’en suis dans ma carrière, je doute donc de l’utilité d’investir dans une clientèle comme celle-là. Mais si je voulais le faire, la meilleure façon de les joindre, je pense, serait par Facebook ou par des sites comme Les Vols d’Alexi.
Jean-Philippe Cossette (Club Voyages Fascination, Sainte-Marie-de-Beauce)
Oui, notre agence dessert des milléniaux, de plus en plus de milléniaux ! Étant moi-même membre de cette génération, j’ai plusieurs milléniaux parmi mes clients. Ce sont des clients un peu différents des autres. Ce ne sont pas nécessairement des adeptes de forfait tout compris; ce sont souvent des gens qui voyagent sac au dos…
Nous parvenons à les convaincre de réserver le vol par notre entremise, en leur faisant valoir que ça leur coûtera le même prix que s’ils réservaient en ligne, ou juste un peu plus cher, mais qu’en plus, ils bénéficieront de la protection du FICAV et de nos conseils.
Les réseaux sociaux sont incontournables pour rejoindre les membres de cette génération.
Carolane Brunet (Club Voyages Daniel, Chambly)
Il me semble que les gens commencent vraiment à voyager quand ils atteignent la trentaine ou qu’ils ont des enfants. Je compte donc beaucoup de trentenaires et de quadragénaires parmi mes clients. Quand j’ai des milléniaux, ce sont habituellement les enfants d’autres clients. Ils me disent « ma mère fait affaire avec toi » !
C’est une clientèle qui a sa place, bien sûr ! Mon problème avec elle, c’est qu’elle cherche souvent des produits très peu chers, à des prix parfois irréalistes. C’est certainement une clientèle intéressante pour certaines agences, mais pas la nôtre. Nous misons sur une clientèle qui recherche un peu plus qualité et de confort. Quand on présente nos produits aux milléniaux, ils tournent souvent les talons. De toute façon, plusieurs nous évitent complètement en réservant directement dans Internet.
Si je voulais m’adresser aux milléniaux, je passerais par les réseaux sociaux comme Facebook et Instagram. L’envoi de courriels et le bouche-à-oreille fonctionneraient sans doute aussi très bien.
Pascal Chalmel (Espace Vacances, Bois-des-Fillions)
J’ai 53 ans. C’est parfois difficile de se mettre à la page. Quand j’ai commencé dans le métier il y a 30 ans, les clients comptaient sur des brochures et sur notre parole pour s’informer. Aujourd’hui, les gens utilisent leur téléphone à toutes les sauces, sauf pour téléphoner, et on est assailli jour et nuit par des textos et des notifications de toutes sortes. Je vois mes neveux sur Snapchat et je ne comprends même pas comment ça marche !
J’exploitais une page Les Amoureux de Cuba, suivie par 10 000 personnes sur Facebook. Plusieurs jeunes m’envoyaient des questions du genre « C’est combien le moins cher pour Cuba ? » – pas de bonjour, pas d’au revoir, pas de merci ! Et pas de vente après mes réponses !
Le gros de ma clientèle fait partie du groupe des 40-60 ans. À part ceux qui me sont référés par leurs parents, les milléniaux m’échappent. C’est un groupe très Web, très technologique, très à l’aise avec les médias sociaux et les achats en ligne. C’est très bien, mais ce n’est pas ma clientèle. Je me sens plus à l’aise avec mes propres niches : la clientèle LGBT et celle des appartements en Europe.